Propos sur le bonheur

propos sur le bonheur
Éditions :Livre de poche: 10,00 € EUR
ISBN : 2070323218
Pages : 217

Les « Propos sur le bonheur » sont de courts articles, inspirés par l'actualité et par la vie de tous les jours, « au style concis et aux formules frappantes ». Professeur, militant et journaliste, Alain est normalien et agrégé de philosophie. L'idée dominante est que le lecteur ou le pratiquant apprenne à réfléchir, que son esprit s'ouvre au monde et aux idées du monde.

Auteur : Alain

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Extrait :

C'est pourquoi je ne méprise pas les gens qui di-sent: « Voilà un froid sec; rien n'est meilleur pour la santé.» Car que peuvent-ils de mieux? Se frotter les mains est deux fois bon quand le vent souffle du nord-est. Ici, l'instinct vaut sagesse et la réaction du corps nous suggère la joie. Il n'y a qu'une manière de résister au froid, c'est d'en être content. Et, comme dirait Spinoza, maître de joie: «Ce n'est point parce que je me réchauffe que je suis content, mais c'est parce que je suis content que je me réchauffe.»
Pareillement, donc, il faut toujours se dire: « Ce n'est point parce que j'ai réussi que je suis content; mais c'est parce que j'étais content que j'ai réussi.» Et si vous allez quêter la joie, faites d'abord provision de joie. Remerciez avant d'avoir reçu. Car l'espérance fait naître les raisons d'espérer, et le bon présage fait arriver la chose.

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Que tout soit donc bon présage et signe favorable: « C'est du bonheur, si tu veux, que le corbeau t'annonce », dit Epictete. Et il ne veut pas dire seulement par là qu'il faut faire joie de tout; mais surtout que la bonne espérance fait réelle joie de tout, parce qu'elle change l'événement. Si vous rencontrez l'ennuyeux, qui est aussi l'ennuyé, il faut sourire d'abord. Et faites confiance au sommeil si vous voulez qu'il vienne. Bref, aucun homme ne peut trouver en ce monde de plus redoutable ennemi que lui-même. Je décrivais plus haut l'existence d'une espèce de fou. Mais les fous ne sont que nos erreurs grossies.

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Critiques :Jean-Pierre a écrit:

Alors, après la lecture précédente, passer d'un livre jeunesse à un essai philo, c'est le grand écart.

J'ai bien aimé lire tous ces articles, même ceux qui au premier abord ne me parlait guère. Mais Alain décortique ces sujets de telles façons qu'on peut trouver un intérêt personnel dans chacun ou presque.

Je lisais à petite dose, et parfois, plusieurs articles jusqu'à m'endormir en me disant que pour bien les comprendre, il faudra sans doute y revenir plusieurs fois. Ce n'est pas une lecture facile, mais le découpage en court chapitre le rend accessible comme un livre de nouvelles.

Un peu de courage, et vous saurez tout sur le bonheur ! Ça vaut le coup non ? 😉


Voici le jardin du philosophe. On y cueillera des fruits mûris sur le tronc de la sagesse commune et dorés à cette autre lumière des idées. Ils en reprennent leur saveur d'origine, qui est le goût de l'existence. Saveur oubliée en nos pensées ; car on voudrait s'assurer que l'existence est bonne et on ne le peut ; on en déçoit donc l'espérance par précaution, prononçant qu'elle est mauvaise. De là s'étend l'empire de l'imagination déréglée, en quoi Alain, se confiant à la sagesse du corps, restaure la souveraineté claire de l'homme heureux et qui n'attend pas pour l'être, ici et non ailleurs, que l'événement lui donne raison, acteur enfin et non spectateur de soi-même.

🙏 Merci Amandine pour ce beau cadeau plein de sens après nos ateliers 😉

Une chatte dans l’île

Couverture d’ouvrage : Une chatte dans l’île
Éditions :Livre de poche: 3,00 € EUR
Pages : 173

Jeff et Nancy sont désespérés. C'est leur dernière journée dans l'Ile du Feu, et Fritzi, leur chatte siamoise, reste introuvable. Il leur faut partir sans elle.
Fritzi se retrouve seule, abandonnée, sur P'ile désertée de ses estivants. Elle découvre la faim, le froid, la peur. C'est une rude épreuve pour une chatte domestique qui a toujours vécu une existence insouciante et choyée. Se protéger, se nourrir deviennent ses seuls buts. Chaque jour du long hiver, Fritzi mène une lutte incessante pour tenter de survivre...

Auteur : JOHN W. CHAMBERS

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Extrait :

Fritzi examina la façon dont se présentait la ramure au-dessous d'elle, puis revint au renard gris. Il n'avait pas encore fait mine de chercher à grimper dans l'arbre, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'allait pas s'y mettre. Il avait quelque chose d'affamé dans le regard et ses dents étaient terriblement blanches.
Fritzi changea de position, mal à l'aise, et examina la configuration des lieux autour d'elle, dans l'espoir d'y trouver un moyen de s'échapper. Mais il n'y en avait pas. Le sassatras était isolé. Pas d'autre arbre alentour dans lequel s'élancer, et les branches étaient trop courtes pour être utilisées comme tremplin et permettre à Fritzi de sauter suffisamment loin pour gagner une avance confortable.
Fritzi entendit remuer au-dessous d'elle. Elle regarda. Le renard gris, debout sur ses pattes de derrière, venait de prendre appui sur le tronc. Et elle le vit, avec horreur, commencer a escalader l'arbre.

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Il était moins agile qu'elle, mais progressait néanmoins, lentement mais sûrement. Les renards gris sont d'assez bons grimpeurs.

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Critiques :Jean-Pierre a écrit:

Bon, on va pas se mentir, je n'ai pas appris grand chose en lisant ce livre. Le seul truc rigolo, c'est que je me suis surpris à m'imaginer à la place du chat pour trouver les meilleures cachettes pour fuir les dangers sur cette île, pas si déserte.

Sinon, pour un enfant, ça peut être une belle histoire qui finit bien (je spoile un poil de chat), même si parfois, ça peut lui faire peur...


Ah les boites à livres... il y en a partout, et parfois on tombe sur des chefs d'oeuvres comme le jour où en Ariège, je suis tombé sur le Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes.

Cette fois-ci, c'est mon amie Raphaell qui m'a choisi ce livre, (peut-être en lien avec la lutte pour survivre 😉 ), emprunté à la boite à livres d'un village de la Vallée d'Ossau. Il est destiné aux juniors, et forcément, se lit assez facilement.

Ravage

Couverture d’ouvrage : Ravage
Éditions :Livre de poche: 9,00 € EUR
ISBN : 2070362388
Pages : 313

"- Vous ne savez pas ce qui est arrivé ? Tous les moteurs d'avions se sont arrêtés hier à la même heure, juste au moment où le courant flanchait partout. Tous ceux qui s'étaient mis en descente pour atterrir sur la terrasse sont tombés comme une grêle. Vous n'avez rien entendu, là-dessous ? Moi, dans mon petit appartement près du garage, c'est bien un miracle si je n'ai pas été aplati. Quand le bus de la ligne 2 est tombé, j'ai sauté au plafond comme une crêpe... Allez donc jeter un coup d'oeil dehors, vous verrez le beau travail !"

Auteur : René Barjavel

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Extrait :

- Insensé! crie le vieillard. Le cataclysme qui faillit faire périr le monde est-il déjà si lointain qu'un homme de ton âge ait pu en oublier la leçon? Ne sais-tu pas, ne vous l'ai-je pas appris à tous, que les hommes se perdirent justement parce qu'ils avaient voulu épargner leur peine? Ils avaient fabriqué mille et mille et mille sortes de machines. Chacune d'elles remplaçait un de leurs gestes, un de leurs efforts. Elles travaillaient, marchaient, regardaient, écoutaient pour eux. Ils ne savaient plus se servir de leurs mains. Ils ne savaient plus faire effort, plus voir, plus entendre. Autour de leurs os, leur chair inutile avait fondu. Dans leurs cerveaux, toute la connaissance du monde se réduisait à la conduite de ces machines. Quand elles s'arrêtèrent, toutes à la fois, par la volonté du Ciel, les hommes se trouvèrent comme des huîtres arrachées à leurs coquilles. Il ne leur restait qu'à mourir...

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Critiques :Jean-Pierre a écrit:

Cela fait tellement de temps que ce livre est sur ma liste des livres à lire. Je ne compte même plus les années... Et puis, le temps passe, la pile ne désemplit jamais des livres à lire...
Et chemin faisant, je tombe sur cette "Boîte à lire" en terre pieuse à quelques centaines de mètres du Sanctuaire de Notre-Dame de Bétharram. Au milieu des livres essentiellement théologiques, mon regard est attiré par ce titre que je reconnais : Ravage !

Mon choix est vite fait, et quelques heures auront suffit à me projeter dans un futur proche de 2051, pourtant écrit avec quel talent et vision, par Barjavel en 1942 !

Ce livre est un régal. Il gratte, dérange, horrifie... mais c'est surtout sa clairvoyance, 100 ans à l'avance qui impressionne. J'ai adoré.

Bref, vivement 2100 !


René Barjavel est né en 1911. Il termine ses études au collège de Cusset, puis entre au Progrès de l'Allier, à Moulins, où il apprend son métier de journaliste. Il rencontre l'éditeur Denoël qui l'engage comme chef de fabrication. C'est chez lui que, après avoir fait la guerre dans les zouaves, il publie son premier roman, Ravage (1943), qui précède la grande vogue des ouvrages de science-fiction. Barjavel a écrit une vingtaine de livres, dont La nuit des temps, Les chemins de Katmandou, Tarendol et La faim du tigre. Il a collaboré en tant que dialoguiste à une vingtaine de films, parmi lesquels la série des Don Camillo. Il est décédé en novembre 1985.

Chemin faisant suivi de La Mémoire des routes

Couverture d’ouvrage : Chemin faisant suivi de La Mémoire des routes
Éditions :Livre de poche: 9,00 € EUR
ISBN : 2710382873
Pages : 352

"Rien ne me paraît plus nécessaire aujourd'hui que de découvrir ou redécouvrir nos paysages et nos villages en prenant le temps de le faire. Savoir retrouver les saisons, les aubes et les crépuscules, l'amitié des animaux et même des insectes, le regard d'un inconnu qui vous reconnaît sur le seuil de son rêve. La marche seule permet cela. Cheminer, musarder, s'arrêter où l'on veut, écouter, attendre, observer. Alors, chaque jour est différent du précédent, comme l'est chaque visage, chaque chemin. Ce livre n'est pas un guide pédestre de la France, mais une invitation au vrai voyage, le journal d'un errant heureux, des Vosges jusqu'aux Corbières, au coeur d'un temps retrouvé. Car marcher, c'est aussi rencontrer d'autres personnes et réapprendre une autre façon de vivre. C'est découvrir notre histoire sur le grand portulan des chemins. Je ne souhaite rien d'autre, par ce livre, que de redonner le goût des herbes et des sentiers, le besoin de musarder dans l'imprévu, pour retrouver nos racines perdues dans le grand message des horizons."

Auteur : Jacques Lacarrière

Éditeurs :
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Extrait :

Je me suis peu étendu sur l'histoire des villes et des villages traversés, ce livre n'étant nullement un guide, comme on a pu le remarquer. Il n'est pas non plus une enquete sur les campagnes françaises. Connaitre, inventorier, questionner, retrouver l'histoire, les coutumes, découvrir les problèmes de tous les villages parcourus exigeraient une horde ou une armée de randonneurs, accompagnés de photographes, de secrétaires, d’ethnographes et d'archivistes. J'ignore si le fait de relater simplement ce voyage tel que je l'ai vécu - avec ses anecdotes banales ou signifiantes, ses rencontres éphémères ou essentielles, ses extases et ses lassitudes - suffit a donner de la France une image substantielle. C'est qu'une fois encore il faut dire et redire qu'en marchant ainsi on ne peut faire ni du tourisme organisé ou systématique ni un travail d'enquêteur ou de sociologue.

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Car pendant des centaines de kilomètres, on est contraint de suivre le fil d'un seul chemin. Je peux, bien sûr, à tout moment, bifurquer et en prendre un autre. Mais c'est cet autre qui, alors, deviendra mon seul chemin. Peut-être si, à tel moment, j'avais pris tel chemin et non tel autre, aurais-je croisé un vagabond sympathique, longé une église historique, traversé un village accueillant.

Mais on ne vit pas sur les chemins avec ce qu'on aurait pu faire.

 

La mémoire des routes

Lâchez tout
Lâchez votre femme, votre maîtresse
Lâchez vos espérances et vos craintes
Semez vos enfants au coin d'un bois
Lâchez la proie pour l'ombre
Lâchez au besoin une vie aisée
Ce qu'on vous donne pour une situation d'avenir.
Partez sur les routes.

André BRETON, 1922.

🙏 Merci à Agnès et Gérard pour le don de ce livre chemin faisant à Bayonne. Vous pouvez leur commander directement ce livre, puisqu'ils tiennent la Librairie Jakin à Bayonne !

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Critique

Alors, pour être honnête, j'ai eu un peu de mal à marcher avec Jacques sur les chemins des années 1970.

Sans doute que j'étais encore là haut avec "Tout le bleu du ciel" et que j'ai eu du mal avec le rythme plus lent de la marche.

Et puis chemin faisant, j'ai ralenti moi aussi, et commencé à retrouver les sensations de connexion avec la nature et les paysages que l'on a l'opportunité de ressentir en voyage pour peu que l'on se prête au jeu.

Je me suis trouvé des points communs avec le marcheur et ses choix d'itinéraires, hors des sentiers battus.

Et puis, j'ai compris avec l'extrait choisi, que c'était mon chemin et non le sien 😉

J'ai offert ce livre à une nouvelle marcheuse sur les sentiers de Saint Jacques de Compostelle. Que ta marche soit inspirante ! 🚶‍♀️


 

Informations supplémentaires

Jacques Lacarrière, spécialiste du monde grec (l'Eté grec, Promenades dans la Grèce antique, En cheminant avec Hérodote), a consacré également une part importante de son activité au théâtre.

Il a été conseillé de Jean Vilar et de Jean-Louis Barrault pour la mise en scène des tragédies grecques, conseiller culturel au festival d'Avignon et il a lui-même traduit et mis en scène Ajax de Sophocle au Théâtre Récamier. En nous invitant à retrouver Sophocle, son auteur préféré, il s'est efforcé de restituer en français, dans une traduction précise et intégrale, la force, la musicalité, la modernité du plus grand des dramaturges grecs.

Tout le bleu du ciel

Couverture d’ouvrage : Tout le bleu du ciel
Éditions :Livre de poche - 1ère édition: 11,00 € EUR
ISBN : 2253934100
Pages : 840

«Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) d'aventure pour partager avec moi ce dernier périple.»

Émile n'a plus beaucoup de temps à vivre. Il a décidé de fuir l'hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à son annonce. Trois jours plus tard, devant un camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d'un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.

Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté où naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l'amitié, l'amour, qui peu à peu percent la carapace de douleurs d'Êmile.

Auteur : Mélissa Da Costa

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Extrait :

« Souffrir, c'est donner à quelque chose une attention suprême... »
Paul VALÉRY, Monsieur Teste


«Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
Il fronce les sourcils, se sentant un peu idiot.
« Pardon ? »
Elle relève son chapeau, qui lui tombe sur le front.
« C'est de Proust. »


Il hoche la tête pour l'encourager à continuer.
«Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même. C'est de Confucius. »

Critiques :Jean-Pierre a écrit:

Le jour de mon départ, Josiane m'a offert ce livre. Je m'attendais à un livre sur un voyage en camping car, un peu dans le style du précédent que je venais de lire...

Et puis, j'ai pris une claque, puis deux. J'ai dévoré les 840 pages et souhaité qu'il y en ait mille autres. Ce livre est bouleversant.
Ce n'est pas un voyage, c'est un opéra. Il m'est arrivé souvent depuis la fin du livre, de penser aux personnages en me demandant si je les croiserai sur ma route. C'est vous dire comment cette histoire s'est imprimé dans mes souvenirs.

Je l'ai offert à mon tour lors d'une étape chaleureuse. Merci Josiane pour ce beau cadeau.


  • Un livre aux dialogues impeccables et aux personnages touchants d’humanité. Psychologies magazine.
  • Bouleversant. Version femina.
  • PRIX ALAIN-FOURNIER 2020